La galerie photos des Bambins
Bienvenue aux Bambins, vazaha* !
Inès CAVALLI
Juin 2014, Madagascar
Première aventure sur l’île, et première rencontre avec les Bambins d’Ambalavao. Que ce soit pour l’une comme pour l’autre, croyez-moi, le voyage en vaut le détour…
Je pourrai m’attarder à vous décrire le pays ; son ambiance si particulière que l’on ressent dès la sortie de l’aéroport ; ses odeurs de terre, de nourriture, de bois et de foule réunies ; sa lumière et ses paysages à couper le souffle, de l’aube à la nuit, en ville comme en campagne, donnant constamment l’impression que la nature nous offre ses tableaux ; et enfin de ses habitants, avenants à n’en pas douter et riches d’une multitude de traditions.
Je pourrai aussi vous parler de la pauvreté, réalité quotidienne des malgaches avec son lot de carence et de déficience à toutes les échelles de la société (santé, éducation, emploi, économie…). Une réalité qui nous donnerait (nous occidentaux) à réfléchir à bien des égards, sans honte ni remord, mais qui nous permettrait de relativiser quant à nos réels besoins et intérêts. C’est en tous cas une des leçons de vie que j’ai dû apprendre, en allant à sa rencontre la plupart du temps. Et la boule au ventre, trop souvent.
Mais non, une prochaine fois peut être : aujourd’hui je vous ai organisé une entrevue avec les Bambins d’Ambalavao…
Ambalavao ? C’est une ville située à la limite du centre et du sud de l’île. Un centre-ville avec son petit marché et ses commerces, deux églises (une protestante et une catholique), une fabrique du papier traditionnel antaimoro, un atelier de tissage de soie sauvage… Enfin, tout est dit dans le Guide du routard.
Ce que nous connaissons moins nous autres vazaha, c’est l’école des Bambins d’Ambalavao, unique établissement scolaire francophone et social de la ville.
Ici les Bambins sont bien connus, implantés depuis maintenant 14 ans. Leur existence est le fruit d’un couple franco-malgache avec Charly (alias Charles Diebold), ex-militaire français alors retraité, décédé en janvier, et Josée Rajerison, malgache et professeur de français. Initialement, l’école avait pour but d’éviter aux enfants les plus démunis de rester dans la rue. Elle s’est développée au fil des années, accueillant aujourd’hui 705 élèves répartis en 13 classes, de la crèche à la troisième.
Je vous ai parlé d’une école francophone : en effet, les enseignants ne s’expriment qu’en français avec les élèves et ce dès la crèche. Cette particularité est un facteur de prestige pour les Bambins (d’autant plus qu’à Madagascar, maîtriser le français est une preuve d’éducation), dont les taux de réussite aux examens du Certificat d’Etudes Primaires et Élémentaires et du Brevet d’Etudes du Premier Cycle sont très élevés.
D’autre part si l’établissement, privé, implique des frais d’écolage (frais de scolarité) à hauteur de 10.000 ariary par mois (environ trois euros), il est néanmoins le seul de la ville à être social. Il n’y a qu’aux Bambins que les enfants des familles les plus défavorisées peuvent connaître un niveau d’enseignement d’une telle qualité, et ce gratuitement grâce aux parrainages.
L’école est soutenue par une association réunionnaise et trois associations françaises : « ELAN » à Rouen, « Horizons » à Aix en Provence et « Les Bambins d’Ambalavao » à Lyon. Travaillant avec l’assistante sociale de l’établissement, elles organisent le parrainage, par des occidentaux, des enfants malgaches dont les familles ne peuvent pas payer la scolarité.
A ce jour, 270 élèves de l’école sont parrainés. Les 70 euros annuel de frais de parrainage permettent de payer l’écolage de l’enfant, de lui fournir le matériel dont il a besoin (uniforme, fournitures scolaires) ainsi qu’un goûter et un déjeuner à la cantine s’il habite loin de l’école, durant une année. Il s’agit de décharger les familles les plus précaires en offrant une éducation gratuite à leurs enfants.
Outre la gestion des parrainages, les associations françaises soutiennent et collaborent pour les projets de l’établissement avec l’argent issu de multiples activités (randonnées, ventes d’artisanat et de vanille ramenés de Madagascar par les membres de l’association…).
Elles ont contribué à la construction d’une cantine et d’un internat, qui devraient être opérationnels pour la rentrée 2014-2015. « Horizons » et « Les Bambins d’Ambalavao » ont également aidé au financement d’un portail ainsi que de sanitaires modernes.
Les prochains projets qui pourraient voir le jour ? La rénovation des bâtiments accueillant la crèche et une partie de la maternelle, la construction d’un logement pour la directrice de l’école, de nouveaux bureaux, ainsi que d’un lycée technique.
Les Bambins d’Ambalavao, c’est le résultat de la volonté de Charlie et Josée. Ils se sont battus pour maintenir une structure éducative et sociale à taille humaine, avec des projets tout aussi réfléchis et nécessaires. Tout comme dans les associations qui les entourent, les bonnes surprises, les rencontres et le partage sont au rendez-vous.
J’invite chacun de vous à ne pas hésiter de passer les voir, si vous êtes menés à vous rendre à Madagascar. Vous serez bien accueillis, soyez en sûrs !
site web de l’association « Les Bambins d’Ambalavao » (Lyon) : http://lesbambinsdambalavao.free.fr/
site web de l’association « Horizons » (Aix-en-Provence) : http://horizonsasso.free.fr/
http://association.horizons.over-blog.com/
Ambalavao 2014
*vazaha est le terme utilisé par les malgaches pour désigner un étranger